Du mile 374 au mile 395
J’ai passé une magnifique journée, malgré le niveau élevé de difficulté.
Debout à 6h pour gravir le mont Baden Powell. Nous avons dormi au pied de ce mont. La montée est de 4 miles, mais c’est la partie avec le plus grand rapport dénivelé/distance. J’ai trouvé un rythme de marche (lent) qui me permet de monter sans avoir de souci avec l’asthme. Néanmoins mes pieds continuent de me faire défaut. J’arrive finalement au sommet, non sans difficulté. Bryan y était déjà depuis quelques minutes. Le temps est magnifique et le paysage l’est encore plus… Montagnes, désert, océan de nuage…
J’ai tellement faim que je mange un snickers, un kitkat, 150gr de thon et une demi boite de pringles. On se remet en route. Je le perds vite de vue tant il marche vite comparé à moi. Nous avions pour objectif le campement au mile 395. Tout au long de la route, je croise des lézards de la taille de mon avant bras et de tout petits écureuils. Ils annonçaient un orage pour la fin d’après midi donc je me suis dépêché d’avancer.
J’ai du croiser une centaine de personnes sur la journée dont un bon nombre de scouts. C’est le Memorial Day ici donc tout le monde est de sorti. Je n’aime pas croiser autant de monde lorsque je suis en pleine nature…
Toute la journée, je monte, je descends. Énormément de dénivelé !
J’arrive au mile 386. La section est fermée, car une grenouille est en voie de disparition sur le trail. Deux options : marcher un détour de 20 miles avec beaucoup de dénivelé ou faire un détour de 5 miles (1 de plus que la section fermée) avec 3 miles à marcher le long d’une route. Le choix est vite fait, même si je n’aime pas marcher sur la route. C’était assez dangereux encore une fois. Mes pieds commençaient à me tuer à force de marcher sur du bitume ! J’ai d’ailleurs eu une très belle ampoule au pied droit. Bien douloureuse.
J’arrive finalement au camping qui se trouve sur le détour. Je me perds dedans ! Pour rappel, je n’ai plus de cartes. Un campeur vient me voir et me m’indique le chemin à suivre. Il me demande si j’ai besoin de quelque chose; je réponds que non. Il me propose une bière; d’accord ! Il me donne une bière très fraiche, me donne un plat lyophilisé et me dit que je peux être fier de moi, vu ce que je fais. C’était la première fois que l’on me disait ça, et n’y ayant jusqu’à maintenant jamais pensé, ça m’a beaucoup ému. Il est vrai que pour une fois, j’étais fier de ce que j’étais en train d’accomplir. Fier de moi.
On ne se rend compte à quel point un peu de magie comme ca peut faire énormément de bien que lorsqu’on le vit. On parle de trail magic, et le mot magie prend tout son sens. Ces gens ne demandent rien en échange, ils veulent juste faire plaisir. Succès garanti, surtout lors d’une journée pareille !
Les derniers miles étaient difficiles. Mes pieds me faisaient atrocement mal et je n’avais plus de force. J’arrive au campement. Je monte ma tente, mange ce délicieux plat que l’on m’a donné, et me couche. J’ai marché 22 miles aujourd’hui, avec plus de 2500m de dénivelé positif et plus de 1500m de dénivelé négatif. Je suis à bout de force.
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