Du budget au matériel en passant par l’organisation avant et pendant cette grande randonnée, je vous propose un guide pour vous aider à préparer le Continental Divide Trail (CDT) au mieux et arriver au bout de votre aventure.
Qu’est-ce que le Continental Divide Trail ?
Le Continental Divide Trail (CDT) est la plus longue des 3 grandes randonnées les plus populaires aux Etats-Unis avec le Pacific Crest Trail et l’Appalachian Trail. Long d’environ 5000 km, il relie la frontière mexicaine à la frontière canadienne en traversant les états du Nouveau-Mexique, du Colorado, du Wyoming, de l’Idaho et du Montana. Traversant déserts, haute montagne, grands plateaux et forêts denses, le sentier s’efforce de suivre autant que possible la chaine montagneuse des Rocheuses. Cette grande randonnée n’est balisée que sur 85% à 95% de toute sa longueur et se décline en autant de détours et d’alternatives que possible. Ce n’est bien évidemment pas un projet à prendre à la légère, c’est pourquoi je vous propose un guide pour vous aider à bien préparer le Continental Divide Trail.
Quelles sont les difficultés rencontrées sur cette randonnée ?
Contrairement à ses deux petites soeurs, le CDT est plus challengeant sur bien des points; l’eau y est plus rare car le sentier est sans cesse en altitude, le chemin passe par des endroits très éloignés de la civilisation, il y a beaucoup moins de trail angels (personnes qui aident les randonneurs), la solitude presque quotidienne et le coût global de l’aventure est plus important. De plus, la nature y est moins clémente; très peu d’eau dans les déserts du sud, beaucoup de dénivelé et de neige dans les montagnes, et une quantité affolante de moustiques sur certaines sections. Tous ces points lui ont valu l’incroyable slogan « Embrace the brutality » (Embrasse la brutalité/difficulté).
A qui s’adresse le Continental Divide Trail ?
Si vous êtes avide de grands espaces, que la solitude ne vous fait pas peur et que vous êtes un tant soit peu débrouillard ou sportif, vous pourriez trouver du plaisir à marcher ces quelques milliers de kilomètres. Si vous avez déjà de l’expérience en grande randonnée, c’est un plus non négligeable bien qu’un débutant puisse s’en sortir avec beaucoup de préparation et un mental d’acier. Dans tous les cas il faudra vous donner les moyens de vous lancer à l’aventure. Tant financièrement qu’en terme de temps. Aguerri ou non, il vous faudra vous forcer un peu à quitter votre zone de confort, vos proches et la stabilité de votre emploi pour passer ces 5 à 6 mois à marcher.
Quand et où commencer le CDT ?
Il est plus courant de marcher du sud au nord (NorthBound -> NoBo) que l’inverse car la météo est souvent plus clémente dans ce sens. Mais si vous êtes bon marcheur et que des semaines entières en solitaire vous font rêver, il sera sans doutes préférable de marcher vers le sud (SouthBound -> SoBo). Pour un départ NoBo, préférez la mi-avril afin de traverser le désert avant les grosses chaleurs et d’arriver au Colorado après la fonte des premières neiges. Pour un départ SoBo, visez mi-juin début juillet.
NoBo : Il existe plusieurs points de départ mais le plus populaire est surnommé Crazy Cook. Pour vous y rendre, prenez l’une des navettes de Lordsburg jusqu’au monument. Ces dernières vous déposeront à la frontière tout en déposant de l’eau dans les 5 water caches (réserves d’eau) qui vous permettront de vous hydrater pendant les 5 premiers jours. Il y a deux principales navettes : celle de l’association CDTC, et celle d’anciens randonneurs (profitez d’une réduction pour la navette des anciens randonneurs avec le code promo rowman22). Pour commencer au niveau de Antelope Wells, il vous faut faire du stop sur l’highway 81 jusqu’à la frontière. Si vous souhaitez commencer à Columbus, il existe une ligne de bus Greyhound qui peut vous y déposer.
SoBo : Deux points de départ; Waterton et Chief Mountain. Tous deux sont accessibles en faisant du stop.
Quel budget pour un thru-hike du Continental Divide Trail ?
Contrairement au PCT et à l’AT, vous vous trouverez à dépenser plus d’argent en ville sur le CDT. D’une part parce que les villes et villages sont plus petits et plus éloignés des grands axes, d’une autre car vous aurez probablement besoin de bien plus de repos tant le sentier est éreintant.
Comptez tout d’abord ~130€ pour le visa, puis 400€ à 500€ d’avion de Paris à Phoenix (AZ), Tucson (AZ) ou Albuquerque (NM) si vous réservez bien en avance. De là, il vous faudra prendre un bus (Greyhound) jusque Lordsburg pour ~40€ puis une navette jusqu’à la frontière pour ~110€. Ajoutez le billet de retour à 600€ ou 700€ et vous en avez déjà pour au moins 1200€ de transport. A ça s’ajoute ~2000€ de matériel, quelque ~200€ de permis et ~500€ d’assurance santé pour 5 mois. Disons que pour 4000€, sans compter le logement à Lorsburg pour vous remettre du voyage, vous pourriez vous en sortir correctement avant même d’avoir fait un pas.
A tout cela, comptez quelques nuits dans des hôtels pour prendre un peu de repos sur la route, les innombrables restaurants et fast-foods dont vous abuserez fort probablement et 15€ à 20€ de nourriture quotidienne… N’oubliez pas non plus le matériel à renouveler (les vêtements, les chaussures, les consommables comme les bombonnes de gaz pour le réchaud).
Prévoyez large ! Ne tentez pas l’aventure si vous n’avez pas un bon 7500€ minimum en poche avant de commencer tous vos achats. Vous risquerez de vous retrouver à sec en cours d’aventure et il n’y a rien de plus frustrant que de devoir abandonner un si gros projet avant la fin par manque de budget. Ne comptez pas sur le fait de faire de grosses économies sur le trail : vous aurez besoin de vous faire plaisir.
Quels chemins suivre ?
Il existe de très nombreuses variantes tout au long du CDT. Certaines pour éviter des cols dangereux, d’autres pour traverser un environnement plus clément ou plus impressionnant. Une chose est certaine : il y en a pour tous les gouts ! La philosophie qu’il faut accepter, c’est de faire sa propre aventure (Hike your own hike en anglais).
Il y a néanmoins certaines variantes qui sont fortement recommandées : Gila River, Ghost Ranch, Cirque of the Towers, Anaconda Cutoff & Spotted Bear Pass pour ne citer qu’eux. Halfway Anywhere réalise des sondages chaque années auprès des randonneurs pour en sortir des statistiques et conseils. C’est une vraie mine d’or que je vous invite à lire en long, en large et en travers sur son site.
Comment choisir son matériel pour le CDT ?
Le choix du matériel est souvent une prise de tête et à raison. C’est l’un des points les plus important et complexe d’une randonnée de ce type. Beaucoup de facteurs sont à prendre en compte; le poids, le prix, le volume, la durabilité… Trouver du matériel résistant, peu encombrant et très léger sans dépenser une fortune demande à tout randonneur de nombreuses heures de recherche et de réflexion. Un sac trop lourd rendra vos journées éprouvantes et diminuera le plaisir que vous prendrez à marcher tout en augmentant le risque de blessure.
Nouveau : un guide complet sur le matériel ultra-léger avec de nombreux exemples ! Cliquez ici pour le découvrirPour vous économiser quelques heures de recherche, voici la liste du matériel que j’ai utilisé sur le Continental Divide Trail. Libre à vous de vous en inspirer !
Sac, tente et sac de couchage
Produit | Modèle | Prix (~€) | Poids (gr) |
Sac | SWD Long Haul 50 custom | 290 | 875 |
Tente | Big Agnes Copper Spur (3 sardines) | 300 | 1025 |
Sac de couchage | Cumulus Panyam 600 Custom | 326 | 940 |
916€ | 2840gr |
Vêtements
Produit | Modèle | Prix (~€) | Poids (gr) |
Tee-shirt de jour | Smart Wool PhD Ultra Light Long Sleeve | 45 | 178 |
Pantalon | Décathlon MH500 | 35 | 325 |
Calçon de jour | Woolpower M Lite | 28 | 81 |
Calçon de nuit | ICEBREAKER ANATOMICA | 32 | 60 |
Collants de nuit | Under Armour UA HG Armour 2.0 Legging | 35 | 145 |
Chaussettes de jour (x2) | Darn Tough Vermont | 39 | 116 |
Chaussettes de nuit | Patagonia | – | 72 |
Doudoune | Cumulus Climalite Full Zip | 150 | 336 |
Polaire | COLUMBIA TITAN PASS 2.0 FLEECE | 41 | 448 |
Imperméable (haut) | MTC Storm UL Jacket Black | 70 | 280 |
Bonnet | Patagonia | – | 61 |
Gants | Versaliner | 33 | 136 |
Tongs | DIY à partir d’un matelas en mousse | 8 | 22 |
Chaussures | Brooks Cascadia 16 | 90 | 568 |
606€ | 2828gr |
Matériel de nuit
Produit | Modèle | Prix (~€) | Poids (gr) |
Tapis de sol | Therm-A-Rest Z-Lite | 45 | 310 |
Lampe frontale | Petzl Aktic | 23 | 95 |
Sac de viande | Sea to Summit Reactor | 30 | 260 |
98€ | 665gr |
Cuisine
Produit | Modèle | Prix (~€) | Poids (gr) |
Popotte | Evernew Titanium Ultralight Pot 0.9L | 54 | 115 |
Réchaud | Snow Peak Litemax Renewed | 87 | 55 |
Cuillère | MSR Cuillère pliable | 7 | 18 |
Couteau | Victorinox classic SD | 15 | 21 |
Briquet | BIC | 2 | 14 |
Purificateur d’eau | Katadyn – Micropur | 11 | 21 |
Bouteilles 1L (x5) | Smartwater | 10 | 171 |
Bouteille 0,5L | Gatorade wide cap | 3 | 50 |
Réservoir d’eau | Platypus 2L | 10 | 18 |
Mélangeur protéines | – | 5 | 13 |
204€ | 496gr |
Informatique
Produit | Modèle | Prix (~€) | Poids (gr) |
Téléphone | Pixel 6 Pro | 900 | 210 |
Chargeur double | Anker Double USB | 13 | 78 |
Fils x2 | – | – | 5 |
Batterie externe | Anker Astro E1 6700 | 20 | 130 |
933€ | 423gr |
Pharmacie
Produit | Modèle | Prix (~€) | Poids (gr) |
Pilules de caféine | – | – | 30 |
Gel hydroalcoolique | – | 1 | 40 |
Anti-inflammatoires (x50) | Ibuprofen 400 | 4 | 25 |
Anti-douleur léger (x10) | Doliprane 1000 | 4 | 10 |
Anti-douleur puissant (x10) | Codoliprane 400 | 6 | 10 |
Anti-diarrhéique (x10) | Imodium Lingual | 4 | 10 |
Kit fil + aiguilles | Kit d’un hôtel | – | 35 |
Asthme | Ventoline | – | 35 |
Ducktape | Leroy Merlin | 5 | 50 |
Crème solaire | – | – | – |
Brosse à dent | Prise dans un hotel | – | 7 |
24€ | 252gr |
Divers
Produit | Modèle | Prix (~€) | Poids (gr) |
Bâtons de marche | Black Diamond Cork | – | 540 |
Corde (10m) | Décathlon | 5 | 60 |
Lunettes de soleil | Décathlon polarisées | 20 | 30 |
Cordon pour lunettes de soleil | – | 1 | 4 |
Casquette | – | 10 | 90 |
Balle de massage | DIY – Impression 3D | – | 48 |
Kit fil + aiguilles | Kit d’un hôtel | – | 35 |
Sac de rangement 4L | Sea To Summit ULTRA SIL-NANO | 15 | 21 |
Sac de rangement 8L (x2) | Sea To Summit ULTRA SIL-NANO | 32 | 52 |
Sac de rangement 13L | Sea To Summit ULTRA SIL-NANO | 17 | 29 |
Sac de rangement 20L | Sea To Summit ULTRA SIL-NANO | 22 | 36 |
Lingettes | – | – | – |
Bouchons d’oreille | Etymotic Research – ER20 X S-ccc-p | 20 | 4 |
Adaptateur prise US | – | 5 | 15 |
156€ | 964gr |
Description | Prix | Poids |
Total avec consommables, vêtements portés & téléphone | 2937€ | 8468gr |
Total avec uniquement le matériel de base | 2036€ | 6763gr |
Avec un poids de base (sans nourriture, sans eau, sans téléphone, sans les vêtements de jour ni les bâtons de marche qui ne sont pas à prendre en compte dans le calcul), je reste sous la barre des 6,8kg. C’est un poids idéal et accessible avec un budget de moins de 2300€. Bien évidemment, vous pouvez réduire considérablement ce poids en partant vers du matériel plus haut de gamme ou en mettant de côté certains conforts comme l’utilisation d’un tarp au lieu d’une tente autoportante, ou en ne prenant pas de réchaud.
De même, il est possible de réduire le prix total du matériel en profitant des soldes, de la seconde main, ou en s’orientant vers certains équipements bon marché. Tout est une question de compromis. N’oubliez par contre jamais que chaque gramme sur votre dos va devoir être porté. Assurez-vous donc qu’ils soit primordiaux et qu’ils répondent à un maximum de besoins possible.
Si vous préparez votre première aventure, vous ferez probablement des erreurs en choisissant votre matériel; apprenez de ces dernières. Votre sac vous semble trop lourd ? Marchez quelque jours avec puis sortez tout de ce dernier. Mettez à gauche tout ce qui vous a été utile, et à droite ce qui n’a pas été utilisé. En se concentrant sur la tas de gauche, retirez tout ce qui n’a été utilisé qu’une ou deux fois et dont vous auriez pu vous passer. Enfin, voyez si certains équipements n’ont pas deux fois la même utilisation (une petite serviette en micro fibre pourrait servir de serviette, de filtre à eau pour retirer la terre et les branches, de chiffon pour la cuisine et pour essuyer la condensation dans la tente).
En toute dernière étape, demandez-vous si chacun des objets a un but autre que de vous apporter un peu plus de confort. Si un objet a pour seul but de vous apporter du confort, est-ce un confort qui vous semble nécessaire ? Vous pouvez terminer votre tri en répondant à cette question. Tout ce qui reste dans ce tas est votre nouvelle liste de matériel. Vous apprendrez rapidement à trouver le ratio poids/confort qui vous convient.
Enfin, retenez une phrase importante lorsque vous préparez votre matériel : Don’t pack for your fears (ne préparez pas votre sac en fonction de vos craintes). Vous n’allez pas porter une attelle par peur d’avoir une entorse n’est-ce pas ? Il en est de même avec de nombreux objets comme les briquets par exemple; vous n’avez pas besoin d’en avoir 2 quand celui que vous avez est neuf. Si un de vos objets rentre dans la case « sait-on jamais, je pourrai en avoir besoin », c’est que vous n’en avez pas besoin.
Pour un guide plus complet sur la selection de votre matériel, cliquez iciLa navigation : cartes et GPS
La navigation est plus ardue sur le CDT que sur les autres grandes randonnées américaines. Vous vous perdrez à de nombreux moments c’est pourquoi il est primordial de savoir vous servir de cartes papier et d’une boussole. Si ce n’est pas encore le cas, vous trouverez d’excellents tutoriels vidéos. Dans un second temps, vous pouvez télécharger les cartes hors ligne sur des applications telles que LocusMap, AvenzaMaps ou GaïaGPS et y importer les tracés GPX. Enfin, vous pouvez acheter les yeux fermés l’application FarOut d’AtlasGuides (anciennement Guthooks) qui vous permettra de facilement trouver tous les points d’intérêts, campements, sources d’eau à proximité tout en ayant des informations mises à jour par les randonneurs devant vous. N’oubliez pas par contre qu’un téléphone n’est pas infaillible et qu’il sera utilisable sous réserve d’avoir de la batterie. Il ne doit en aucun cas être votre moyen principal de navigation.
Comment se préparer physiquement ?
Il vous faut marcher. Marcher, marcher et encore marcher. Il n’y a pas de secret, il faut habituer votre corps à répéter encore et encore les mêmes mouvements. Il est conseillé de s’y prendre le plus tôt possible pour avoir une montée en charge progressive, pour détecter et corriger rapidement d’éventuels problèmes posturaux et pour pallier au repos en cas de blessure. Commencez doucement, avec votre sac vide. Au fil des semaines, ajoutez du poids. Si vous avez la chance d’avoir des côtes proches de chez vous, faites des aller-retour pour travailler le cardio et vous habituer au dénivelé. Enfin, en changeant légèrement vos habitudes de vie, vous pourrez vous remettre en forme sans même vous en rendre compte. Prenez les escaliers plutôt que les ascenseurs ! Garez-vous un peu plus loin que votre destination ! Ajoutez une ou deux bouteilles d’eau à votre sac à dos de tous les jours !
Faites des étirements aussi souvent que possible. A minima après chaque séance, les étirements sont au moins aussi importants que vos entrainements. Sans eux, vous vous exposez grandement aux blessures et aux raideurs musculaires des jours d’après.
Faites du renforcement musculaire. Travaillez vos fessiers, vos mollets, vos abdos et vos dorsaux. Ils sont primordiaux pour le bon fonctionnement du bas du corps et pour prévenir d’éventuelles entorses.
Travaillez un peu tout le corps. Si vous allez utiliser des bâtons de marche, le haut du corps travaillera lui aussi. Il est donc préférable d’être globalement en forme. Comment ? Incorporez à vos entrainements une séance de natation par semaine pour le travail des épaules et du dos, ou juste pour vous détendre. Pensez aussi au vélo qui vous aidera à perdre les quelques kilos en trop et travaillera votre cardio.
Comment se préparer mentalement ?
Sur ce type de randonnée longue durée, le mental devient plus important que le physique. C’est la volonté qui vous permettra de pousser chaque jour un peu plus votre corps, bravant les intempéries, la solitude et les douleurs. Vous pouvez travailler votre confiance en vous en vous tenant rigoureusement à votre préparation physique, qu’importent les conditions météorologiques. Vous pouvez aussi lire des livres comme le guide de Yogi ou regarder des films et vidéos traitant du CDT ou de la randonnée en général comme celles de Homemade wanderlust pour mieux appréhender la randonnée et les environnements que vous allez traverser. Pensez aussi à lire des blogs et comptes rendus d’aventure pour apprendre des erreurs des autres. Vous retrouverez d’ailleurs tous mes articles écrits pendant mon aventure, sur cette page. Le reste, ça se travaillera directement sur le terrain !
Que manger et boire pendant une telle aventure ?
C’est un sujet très vaste et compliqué et pourtant primordial ! J’ai beaucoup appris depuis ma traversée du PCT et mon alimentation était loin d’être exemplaire. Je vais vous résumer ici ce qui fonctionne pour moi afin de vous donner des idées, mais il ne faudra pas hésiter à expérimenter et à faire vos propres recherches pour trouver ce qui va vous convenir.
La randonnée est une activité physique d’endurance. De ce fait, la dépense énergétique s’approche rapidement des 6000kcal par jour pour un homme. Il est évidemment très compliqué d’ingérer autant de calories, d’autant plus qu’il faut les porter sur son dos pendant de nombreux kilomètres ! Ainsi, on recherche de la nourriture avec un rapport calorique/poids intéressant.
Tout au long de la journée, dès le petit-déjeuner (voir la nuit en cas de petite faim), je grignote des barres chocolatées comme des snickers (parfait pour donner un coup de boost en cas de fatigue), des fruits secs, des barres de céréales, des chips et de la viande séchée. Vous pourriez aussi apprécier des tartines imbibées d’huile d’olive ou de beurre de cacahuètes pour un surplus de gras fort appréciable. Pour un petit coup de fouet supplémentaire et en cas de forte chaleur, j’ajoute des mélanges d’électrolytes et de caféine dans mes gourdes. En plus de me garder bien hydraté, les électrolytes sont nécessaires au bon fonctionnement des muscles et tendent à se faire rares quand la sudation est trop importante.
Dix minutes avant d’arriver au campement, je me mets à boire une boisson de récupération pour aider mes muscles à refaire leur réserve énergétique en glycogène tout en leur apportant les protéines nécessaires à leur réparation. Ne sous-estimez pas cette étape cruciale dans la journée pour pouvoir enchainer une grosse journée le lendemain tout en étant en pleine forme. Il est d’ailleurs conseillé de boire des boissons de récupération avec un ratio glucides/protéines de 4:1 dont, de préférence, 50% des glucides sont du sucre. Je vous conseille par exemple ce produit qui répond parfaitement aux besoins du randonneur en matière de récupération.
Une fois au campement, je me prépare des pâtes lyophilisées ou du riz instantané que j’agrémente de beaucoup d’huile d’olive ou de beurre et de quelques épices. Enfin, quelques cuillères de pâte à tartiner ou de beurre de cacahuètes et une infusion si la nuit s’annonce froide.
Prévoyez toujours une à deux journées de nourriture en plus, qu’importe la section, et ce pour plusieurs raisons. Vous pourriez vous retrouver à passer plus de temps que prévu sur le sentier entre deux ravitaillements à cause de la météo, d’une blessure ou parce que vous avez décidé de profiter d’un lieu exceptionnel. Vous pourriez rencontrer quelqu’un à court de nourriture à qui dépanner quelques repas (n’oubliez jamais que vous pourriez vous-même être dans cette situation). Enfin, vous allez peut-être sous-estimer votre faim qui varie grandement en fonction du terrain et de la température.
Comment se ravitailler sur cette grande randonnée ?
Laissez tomber les journées entières de prise de tête pour organiser vos ravitaillements ! La plupart des villes et villages que croise le sentier auront tout ce dont vous pouvez rêver pour vos fringales et improbables repas. Prévoyez d’envoyer 8 à 9 colis de ravitaillement avant de quitter Lordsburg, ou envoyez-les quand vous arrivez dans des grandes villes. Pour vous aider, voici un document initié par un ami rencontré sur le Pacific Crest Trail, que j’ai modifié pour coller au mieux à mes attentes : Resupply strategy 2022.
Quelques conseils pratiques
Voici quelques conseils en vrac se basant sur ma propre expérience et sur ce qui est le plus souvent remonté par les randonneurs ayant fait le CDT :
- Ne lésinez surtout pas sur les étirements ! À chaque pause, pendant les journées de repos, en attendant d’être servi au restaurant… Profitez de chaque instant de repos possible pour faire de copieux étirements au moins du bas du corps. En marchant, vous maltraitez votre corps à longueur de journée. Chouchoutez-le dès que vous le pouvez. Sinon, en mettant de côté cet aspect pourtant crucial pour tout sportif, vous vous exposez à de très gros risques de blessures.
- Utilisez votre première paire de chaussettes de jour la matinée et la seconde l’après-midi tout en faisant sécher la première. Vous répartirez ainsi équitablement l’usure et éviterez de nombreuses ampoules.
- Souriez. Beaucoup. Faire la gueule dans les moments difficiles ne vous aidera aucunement à vous sentir mieux, bien au contraire. N’oubliez pas : Embrace the brutality !
- Donnez-vous de simples objectifs : marchez étapes par étape. En vous concentrant sur des petits bouts du sentier, vous vous trouverez au Canada avant de vous en rendre compte.
- N’abandonnez pas. À moins que le physique ou les finances ne suivent plus, allez jusqu’au bout de l’aventure, vous en tirerez une immense fierté et d’inoubliables souvenirs.
- Considérez sérieusement l’utilisation de bâtons de marche. Vos genoux vous en remercieront grandement.
- Mettez le prix dans du matériel haut de gamme. Vous gagnerez en confort, en durabilité, et ce sont des achats que vous finirez par faire un jour ou l’autre.
- Considérez faire un don à l’association qui s’occupe d’entretenir le CDT : la Continental Divide Trail Coalition.
Vous voulez vivre l’aventure avec moi ? Vous voulez apprendre de mes erreurs et vous émerveiller devant la magnificence des paysages américains ? Je vous invite à lire mes articles de blogs disponibles en cliquant sur le bouton qui suit. Bon voyage !
Vous craignez que le Continental Divide Trail soit un peu trop compliqué mais souhaitez tout de même vous lancer dans une aventure du même genre ? Suivez mon guide pour préparer le Pacific Crest Trail ou celui pour l’Appalachian Trail !
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