Neuf ans se sont écoulés depuis que mes pieds ont foulé pour la première fois le mythique Pacific Crest Trail (PCT) en 2016. Ces souvenirs de paysages grandioses, de défis surmontés et de rencontres inoubliables n’ont cessé de brûler en moi. Aujourd’hui, l’appel de la nature sauvage est plus fort que jamais, et je me prépare à replonger dans cette aventure épique. Accrochez-vous, car je vais partager avec vous chaque étape de cette nouvelle traversée du PCT, de la frontière mexicaine aux confins canadiens. Préparez-vous à être transportés au cœur de la randonnée longue distance, à découvrir ou redécouvrir la beauté brute de la Californie, de l’Oregon et de l’État de Washington, et à vivre, à travers mes mots et mes photos, l’expérience unique d’un Thru-hiking sur le Pacific Crest Trail. Irais-je jusqu’au bout ? Cette aventure sera décrite aussi sincèrement que possible, dans les bons et les mauvais moments, et les photos sont plus nombreuses et plus qualitatives qu’en 2016 !
[Jour 0] Préparatifs
Mon visa expire en 2026. C’est un peu comme ma dernière occasion de faire une grande randonnée aux US. Repensant à mes 3 aventures Americaines, l’une sors a chaque fois du lot; le Pacific Crest Trail. Me voilà donc, 9 ans plus tard, à l’aéroport Charles-de-Gaulle. Après de très nombreux contrôles (une quinzaine, allez savoir ce qu’ils cherchaient), j’embarque dans l’avion direction Los Angeles. 11h de trajet où nous sommes passés au-dessus du Groenland et des terres lointaines du Canada. Nous sommes aussi passés au-dessus du mont San Jacinto, où passe le PCT. J’ai pu y voir qu’il y avait encore de la neige au sommet. C’était à la fois excitant et stressant de me voir me rapprocher du sentier. Avant de partir, je ne pensais presque qu’aux bons moments de mon aventure de 2016. Dans l’avion, je ne semblais me rappeler que des mauvais.

Arrivé à Los Angeles, je passe les douanes en 2h, et j’ai tout juste le temps de récupérer mon sac en courant que j’attrape le bus direction Oceanside, un peu plus au sud. Là bas, Erika, qui m’avait hébergé 8 jours en 2016 lorsque j’étais blessé, vient me chercher et nous rentrons chez elle à Julian, l’une des premières villes du sentier. Après 26h debout, je m’écroule dans le lit pour une nuit de 13h bien méritée.

J’ai passé 4 nuits chez Erika. C’était vraiment sympa de revoir toute la famille après autant de temps ! On a bien mangé et dégusté quelques bouteilles de vin. J’ai aussi pu faire mon premier ravitaillement, et j’ai préparé deux colis que je vais m’envoyer un peu plus loin sur le sentier avec des vivres et du matériel qui ne me sera pas nécessaire tout de suite.

[Jour 1] Premiers pas sur le sentier – Mile 15,3
Réveil matinal. Erika et moi prenons la route vers 5h30 pour rejoindre le monument du sud. Je suis à la fois excité et stressé. Je reconnais certains paysages et je vois plusieurs fois le sentier au loin. Au plus on s’en approchait, au plus je redoutais de marcher à nouveau dans ce désert. Nous sommes arrivés vers 6h45. Il faisait beau, le soleil était en train de se lever et la température à augmenter. J’ai fait quelques photos, dis au-revoir à Erika, touché le monument et c’est parti !

Me voilà à faire mes premiers pas sur ce sentier que je redécouvre. C’est plutôt en descente douce au début, avant d’entamer une première petite montée. C’est bien moins raide que sur l’Appalachian Trail, et j’apprécie beaucoup ! J’arrive enfin au panneau qui affiche le premier mile… plus que 2599 ?

Je croise quelques randonneurs avec qui j’échange quelques mots, puis reprend ma route. Je traverse la première voie ferrée et y trouve le panneau dont je me souviens très bien; mexico à 3 miles.

Je fais de nombreuses pauses; je prévois de faire un total de 15 miles aujourd’hui, soit 24 kilomètres, j’ai donc largement le temps. Une pause toutes les 45 minutes à peu près, ou dès que je commence à ressentir une douleur un peu persistante. Parlant de douleur, j’ai un peu mal aux voûtes plantaires, mais ça passe très rapidement après chaque pause. J’ai quelques douleurs au niveau de la cheville droite aussi, comme à chaque fois. Je ralentis le pas et bois beaucoup d’eau. Ça finit par se passer.

Il commence à faire très chaud et le vent s’est calmé. J’ai un peu mal à la tête donc je prends une plus longue pause et bois beaucoup d’eau. Ca fini par passer et je peux reprendre mon chemin. Ce dernier monte jusqu’à atteindre une ligne de crêtes qu’il finit par suivre. Jusqu’à arriver à la grande descente qui mène jusqu’à mon campement le long d’un petit cours d’eau.

Je profite de cette eau fraîche pour y baigner mes pieds afin de les faire un peu dégonflés. Je fais une longue séance de massages et d’étirements tout en parlant avec Bipede et Zach, deux randonneurs qui découvrent leur première rando longue durée. Il est 15h30 et j’ai terminé ma journée.


Je profite d’un repas assez copieux que je me force un peu à manger car je n’ai pas spécialement faim, mais je suis certain que mon corps appréciera toutes ces protéines et calories demain. Je me couche à la belle étoile sous un arbre en faisait très attention de ne oas toucher les sumacs vénéneux qui m’entourent. A 20h, extinction des lampes.
[Jour 2] Un soleil tabassant – Mile 32
La nuit ne fut pas de tout repos. J’ai bien dormi la première partie, mais je me suis beaucoup reveillé la seconde. D’une part à cause de toutes les souris qui se baladaient à côté de moi et faisaient pas mal de bruit, d’une autre parce que je ne trouvais pas de position dans laquelle j’étais confortable. Il faut le temps que je reprenne l’habitude.


Je me mets à marcher à la fraîche, presque frissonnant, tout en sachant qu’il va faire particulièrement chaud cette après midi. Le sentier commence par la première vraie montée du sentier. Celle dont je me souviens avoir beaucoup souffert il y a neuf ans, car j’étais à bout de force et mes pieds étaient en feu. Cette fois ci, je n’ai pas trop de douleur. Par moments, ma cheville gauche tire un peu mais en faisant une pause et ralentissant le pas, ça fini par passer.


Depuis hier, j’ai un peu de mal à me mettre dedans. Autant, par moments, je prends du plaisir, autant à d’autres, j’ai peur du désert et je n’arrive pas à y passer un bon moment. En fait, connaissant déjà le sentier, je me rends compte de tout ce que je vais devoir endurer avant que le sentier ne rentre dans les montagnes, et ça ne m’enchante pas vraiment. Pourtant, j’apprécie beaucoup retrouver des paysages et campements que je connais déjà. C’est une petite bataille intérieure que je dois mener chaque jour, sans quoi je ne pense pas aller au bout de l’aventure. J’espère que ce sentiment finira par s’estomper et que je serai capable de pleinement profiter de l’instant présent. Tout comme cet instant que je viens de passer sur un rocher à observer le lac Morena.


En arrivant au camping du lac, je tombe sur Peggy, qui vient faire de la trail magic. C’est la première de l’aventure, si on ne compte pas Erika et toute sa famille. Je bois quelques gatorades, mange quelques chips et je charge un peu mon téléphone avec les batteries externes qu’elle met à disposition. Je trouve aussi une bouteille de gaz un peu plus petite que la moyenne dans la hiker box. J’en profite pour faire un échange, et allège mon sac de 250gr. Quand je reprends la route, je me trouve sur une portion que j’avais bien appréciée à l’époque; un faux plat ascendant très plaisant.
Le sentier finit par passer sous l’autoroute I8, puis sous une autre petite route avant de traverser un petit ruisseau. Je profite de l’occasion pour me baigner les pieds et chevilles afin de les faire dégonfler. L’eau est fraîche, ça fait beaucoup de bien. Je remplis deux bouteilles et je reprends la route jusqu’à m’arrêter sous un arbre. À l’ombre, il fait très bon, et le petit vent frais est un vrai régal ! J’ai déjà fait plus de la moitié de la distance pour la journée et il n’est pas encore 13h. Le soleil commence par contre à taper. Je vois que les réserves d’eau se vident de plus en plus rapidement.

J’arrive à un deuxième campement où il y a encore un peu de trail magic. Quelques chips plus tard, je remplis 2 bouteilles d’eau et je retourne sur le sentier. Le chemin se met à monter. Je reconnais l’endroit ! Ça monte et monte, tout comme la température. L’endroit est très exposé au soleil et il n’y a que peu d’ombre. Je commence à sentir un gros mal de crâne, signe que je commence à surchauffer. Je m’arrête au prochain coin d’ombre et je bois, jusqu’à ce que ça passe. Une bonne demi-heure plus tard, je vais déjà mieux, mais il ne me reste plus qu’un demi litre d’eau pour les 3 prochains kilomètres, et le sentier n’a pas fini de monter. Je mets donc quelques gouttes de solution de réhydratation dedans afin d’en tirer le plus d’avantages possibles. Je sors aussi mon parapluie qui fait aussi parasoleil. Ça m’aide à garder la tête un peu plus au frais.

J’arrive finalement à la petite rivière en contrebas, que je reconnais bien; je m’y étais baigné la dernière fois tant il faisait chaud. Une fois n’est pas coutume, j’ai passé une demi-heure dans l’eau, tout en remplissant mes bouteilles. Je prends 6 litres car j’ai peur de me deshydraté, et je dors à un campement sans eau ce soir.

La pause m’a fait beaucoup de bien, mais le soleil tape toujours. Ce n’est pas grave, je continue ma route. Je passe de l’autre côté de la montagne et je peux maintenant contempler l’autre vallée. Une grande étendue d’herbe encore verte, parsemée de quelques arbustes. C’est très calme. Mais je commence à être sérieusement fatigué. Je force encore une bonne heure jusqu’à finalement arriver au campement où je retrouve 6 received’randonneurs qui en sont à l’heure 3 eme journée. On mange tous ensemble, il y a une bonne ambiance. Je m’installe finalement dans mon sac de couchage, toujours à la belle étoile, et je prépare une nuit récupératrice. J’ai mal un peu partout, beaucoup de courbatures et une ampoule sur le tendon d’Achille droit.

[Jour 3] Première étape – Mile 47,5
Je n’ai pas très bien dormi. En partie parce que j’avais le visage congelé à cause du petit courant d’air frais presque constant dont je n’arrivais pas à me protéger, mais aussi parce qu’un randonneur s’est décidé à 3h30 qu’il allait se mettre en route, et a pris presque 1h30 pour ranger ses affaires, dans un brouhaha incessant. Je me lève donc un peu à l’ouest mais le froid m’oblige à vite me préparer pour me réchauffer sur la longue montée qui m’attendait. 700m de dénivelé sur 16km, c’était assez doux, mais plutôt long.
Le sentier remontait le long d’un petit cours d’eau, puis longeait quelques montagnes avant de s’enfoncer dans une forêt de pins. Quel changement d’environnement ! La poussière a laissé place aux pommes de pins et aux aiguilles. Les rapaces, aux piverts.

Au bout de quelques heures de marche, mon genoux gauche à commencé à me titiller, alors que mes chevilles et pieds étaient en pleine forme. Ça n’a pas duré longtemps car j’ai atteint Mont Laguna, mon premier arrêt. C’est là que j’ai acheté ma première bière aux Etats Unis il y a neuf ans. Cette fois-ci, j’ai pris un pot de glace au chocolat et un coca bien frais. J’ai aussi pris la décision de m’arrêter à Julian dans 2 jours, plutôt que de partir pour une section de 5 jours jusqu’à Warner Springs. J’avance à bonne allure, j’aimerai me donner un peu de repos avec de longs massages avant d’entamer une section sur laquelle l’eau se fait rare.

Je fait marche arrière pour aller au restaurant. Je n’avais pas prévu d’y aller, mais en voyant le prix du magasin dans lequel j’allais ravitaillé, j’avais tout intérêt à manger un bon resto plutôt que de ne mange que 3 barres pour le même prix. J’ai rejoint un groupe de 5 randonneurs, dont 4 que j’avais déjà rencontré la veille. J’ai mangé un gros burger avec des frites, ça m’a fait beaucoup de bien ! Au moment de payer, le randonneur que je ne connaissais pas nous a dit qu’il nous invitait. Il était tellement content que Grandpa et moi, deux vétérans du PCT, ayons répondu à ses questions et l’ayons encouragé qu’il voulait nous remercier. C’était très gentil de sa part !
Je remplis mes bouteilles d’eau et regarde ma carte : le campement en pleine nature est interdit sur toute la section, sauf au camping qui se trouve 6 miles plus loin. Je n’avais pas vraiment prévu de faire autant mais bon, pourquoi pas, je me rapprocherai beaucoup de Julian. Alors j’ai commencé à marcher, même s’il faisait chaud. Le vent s’est levé, comme je m’en souvenais sur cette section. Quelques miles plus loin et j’avais mon premier « Wow » de l’aventure. J’avais complétement oublié le paysage de cette section, m’étant à l’époque tellement concentré sur le vent qu’il en avait effacé les souvenirs de cet incroyable paysage mêlant montagnes, forêts et désert aride. Ce sentier pour réserve toujours quelques surprises et j’en suis bien content ! Ca m’a aussi rappelé pourquoi je l’avais tant aimé; ce n’était qu’un petit aperçu de ce qu’avait à offrir cette randonnée. Je suis conquis.

J’arrive finalement au croisement avec la route, d’où je dois sortir du sentier pour rejoindre le camping autorisé. Je marche un bon quart d’heure et je rejoins un petit groupe de randonneurs déjà sur place pour partager les frais. Je rencontre Anna, FishEye, Savannah et FortuneCookie. J’ai passé une bonne soirée en leur compagnie.
[Jour 4] Un combat – Mile 63.6
Des journées comme celle-ci, je m’attendais a en avoir, car il y en a à chaque aventure. Mais je ne m’attendais pas à en avoir une aussi tôt. Aujourd’hui était un combat permanent. Un combat à la fois physique et mental. Je me suis levé après une petite nuit, car j’ai eu du mal à m’endormir. Il faisait très froid, 2 degrés seulement. Je me met en route rapidement pour me réchauffer en marchant. Une petite heure plus tard, le soleil commençait déjà à taper, sur une section surexposée. Au bout de 2h, j’arrive au ravitaillement en eau. Il me faut prendre 5 litres car le prochain est dans 10 miles (16km). Ca m’ajoute donc 5kg sur le dos. Je marche sur une section dont je me souviens très bien, et je n’en ai pas vraiment un bon souvenir; c’est sur celle ci que j’avais du mettre entre parenthèse mon aventure la dernière fois à cause de mon aponévrosite plantaire. Mais cette fois, c’est différent ! Je me suis entraîné, j’ai fait beaucoup d’étirements et de renforcement musculaire aux chevilles, j’ai allégé mon sac, je me suis limité en terme de distance depuis le début… Il n’y a aucun raison pour que je me blesse !

Et bien si. Le talon de ma cheville droite, qui a déjà une grosse ampoule, commence à me faire très mal sans raison apparente. Puis c’est le tour de l’avant de ma cheville gauche. Tous ces efforts faits en amont, toute cette frustration de ne pas faire plus de distance sur ces premiers jours, et ces 10000km de randonnée déjà faits… Ca n’aura servi à rien. Il n’y a rien à faire, il faut toujours que je me blesse au début de l’aventure. Ca m’a complètement blazé. Au point où je n’avais plus aucune envie d’avancer. C’est à ce moment que le second combat commence.

Je commence à vriller. Je remets absolument tous mes choix de vie en question. Qu’est-ce que je fou là ? Je sais a quel point c’est dur une randonnée de ce type, et je connais les difficultés de celle ci, pourquoi je m’inflige ça ? Je suis en vacances; n’est-on pas censé apprécier ses vacances ? Au point de me voir déjà reprendre un avion dans quelques jours. Au point de me dire que je ne prend aucun plaisir, ce qui est en partie faux, même si j’ai beaucoup de mal à me mettre dedans. Je ne me sens pas bien du tout. J’ai mal partout, je me vois déjà perdre une semaine a Julian le temps de faire passer les inflammations puis reprendre par des journées ultra courtes sur une section pourtant très sèche. Et je me vois aussi rentrer en France, déçu, avec un échec de plus a mon palmarès, avec des personnes probablement déçus aussi. J’ai plus de taff, et je ne veux pas vivre dans le gris et le plat du nord de la France. Rentrer maintenant, c’est aussi devoir prendre de très grosses décisions sur mon avenir, chose que je pensais délayer en partant pour 6 mois avec pour seul objectif : marcher.

Je n’ai réussi à terminer cette journée qu’en prenant un ibuprofène, une pilule de caféine, et en écoutant de la musique très fort, ce qui m’a permis de retrouver un peu de force et de masquer les douleurs, mais je ne me leurre pas, je sais que demain sera ma dernière journée sur le sentier. Du moins pour l’instant. Je vais retourner chez Erika quelques jours, pour me remettre de mes émotions, et peut-être retrouver cette envie de marcher. Mais avant tout pour remettre mon corps d’aplomb, qui n’aura même pas tenu 4 petites journées.

Je suis déçu, frustré, perdu, énervé et triste. Je n’ai pas su profiter des paysages du jour, et les 28 degrès du soleil n’ont en rien aidé cette journée déjà bien compliquée. J’ai tout de même évacué un peu de frustration en caressant Ranger, le chien de Bonnie, qui se reposait après une longue journée.

[Jour 5] Comme un phénix – Mile 77.5 – Julian
J’ai dormi à la belle étoile, comme tous les jours depuis le début de l’aventure. En me voyant installer mes affaires, les randonneurs à côté de moi se sont dit qu’ils allaient essayer. On s’est donc tous réunis à peu près au même endroit, on a parlé de notre journée, qui semblait dure pour tout le monde, et on a mangé tous ensemble. C’était vraiment sympa. Au moment de me mettre dans mon sac de couchage, les étoiles commençaient à apparaître. La température a beaucoup chuté pour se stabiliser sur un confortable 15 degrés. Le vent s’est un peu levé mais c’était très confortable. En regardant le ciel pendant une bonne heure, j’ai pu voir de nombreuses étoiles filantes. Dans ce calme incroyable, avec ce beau paysage, et les douleurs mises de côté grace à 600mg d’ibuprofène, j’ai ressenti un sentiment que je n’avais pas ressenti depuis le début. Un sentiment d’appartenance. Appartenance à la communauté, à la nature. Un gros sentiment de paix intérieur, après tout le chaos de la journée. Je me suis endormi très facilement.
Je me suis réveillé en pleine nuit à cause de mon bâton de marche qui est tombé à 3cm de ma tête à cause du vent. J’en ai profité pour regarder un peu le ciel. C’était magnifique, et malgré le vent, il faisait vraiment bon. Je me sentais bien. Au moment du réveil vers 5h30, une grenouille était en train de sauter vers moi. Quelques minutes plus tard, un groupe de coyote s’est mis à hurler tous ensemble au loin. Un sacré moment !

Je me lève avec une petite boule au ventre que mes chevilles soient douloureuses comme hier. À mon très grand étonnement, je n’ai pas spécialement de douleur. Juste des gènes. Certes, mes talons sont très sensibles, mais ça s’estompe quand mes muscles chauffent, et la douleur sur l’avant de la cheville gauche n’est plus qu’une petite gêne. Je ne crie pas victoire tout de suite, car je dois faire au minimum 8 miles pour atteindre la route la plus proche.

J’avance étonnement bien, malgré la raideur de quelques unes des montées. Le début de journée est à l’ombre, mais quand le soleil monte, l’ombre disparaît. J’arrive au dernier ravitaillement en eau pour les 8 derniers miles de la journée. C’est une section surexposée au soleil, et il y a un peu trop de vent pour que j’utilise mon parapluie. La température monte progressivement, mais heureusement, le vent monte avec, ce qui rend tolérable la section.

Je reconnais très bien le sentier. Il monte jusqu’à une petite colline puis suit 2 montagnes en leur flanc. Enfin, il redescend jusqu’en bas, dans la plaine, et fait une ligne droite jusqu’à Scissors Crossing, là où il est possible de faire du stop jusqu’à Julian. Je fais une pause dans un semblant d’ombre que je complète de mon parapluie autant que possible. A 12h35, j’atteins la route. 13.9 miles, soit un peu plus de 22km faits avant 13h, c’est vraiment un excellent rythme !

Je n’avais à la base pas prévu de m’arrêter à Julian, mais je connais Erika, je sais que j’ai un pied à terre là bas. Et j’ai pris conscience aujourd’hui de la fatigue qu’avait mon corps, même si je ne me rendais pas compte. Je vais donc prendre une journée complète de repos, soit 2 nuits, histoire de me remettre d’aplomb et d’en repartir plus fort. J’ai retrouvé goût au sentier, et ça m’a beaucoup rassuré après la très difficile journée d’hier où j’ai été poussé dans mes retranchements.
J’étais avec Reily et Bipede. On a fait du stop en à peine 5 minutes qu’une policière nous à embarqué jusqu’a Julian. Là, on a pris une part de tarte chez Mom’s, dont la gérante, Anita, m’avait donné des bâtons de marche en 2016. Elle n’était malheureusement pas là aujourd’hui, je n’aurai pas l’occasion de la revoir.

Chez Erika, j’ai fait une douche dont l’eau était noire de terre. Puis j’ai fait une grande session d’étirements, de massages, et j’ai mis de la glace sur mes chevilles. On a mangé un bon repas et je suis parti me coucher.

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1 Commentaire
Bonne route mon ami.
Plaisir et surtout plaisir