Du mile 294 au mile 318
J’allais dire que c’était une magnifique journée, jusqu’à ce que le soir n’arrive.
Debout à 6h pour un départ à 6h45, c’est avec de la condensation glacée sur l’armature de ma tente que je me réveille. Il fait plutôt froid mais avec la doudoune, pas de soucis ! L’objectif de la journée est de faire les 14 miles nous séparant de la source chaude. Le paysage est vraiment magnifique ; nous avons quitté la forêt pour un paysage très sec, blanc de sable, avec une rivière en contrebas. On passe notre premier pont ! Un grand pont de bois. Puis un second ! Un petit. Vers 13h nous arrivons aux sources. Comme nous sommes dimanche, il y a beaucoup de monde donc beaucoup de bruit. L’ambiance est vraiment particulière car la moitié des gens sont des hippies installés dans leur tente, un quart sont des nudistes, et l’autre quart ne sait que crier ! C’est là qu’on se rend compte à quel point les civils lambda n’ont pas de respect envers la nature et envers les autres. Ils vont faire leurs besoins n’importe où, n’entèrent pas leur trophée et laissent le PQ joncher sur le sol.
Je commence par me baigner dans l’eau froide, avec les poissons, puis je vais dans l’eau chaude. Il faut être fou pour aller dans l’eau chaude alors qu’il fait 40º à l’ombre, mais bon… C’est parti ! C’est brulant ! Comme l’eau froide est juste à coté, j’ai pu faire une thérapie chaud/froid sur l’ensemble du corps. Il y a une corde, pour les plus équilibristes, passant au dessus de l’eau d’un coté à l’autre de la rivière, une douche naturellement chaude, une pierre assez haute pour que l’on puisse y faire la bombe… Je nage un peu puis je me remets en route. Le prochain campement est dans 10 miles. On arrive enfin au dernier pont qui arbore la forme et les couleurs d’un arc en ciel.
Le mile 20 commence à être compliqué : je ne mange presque rien car je n’ai plus qu’un repas pour deux jours et demi. On doit traverser un petit ruisseau donc je retire mes chaussures et chaussettes et je traverse. La douleur aux pieds commence à revenir. Au même moment, le vent se met à souffler. Voilà, la journée commence à mal tourner. Des bourrasques de vent qui m’en font perdre l’équilibre ! Impossible d’utiliser les bâtons de marche, je dois tenir ma casquette et je n’arrive pas à planter correctement mon autre bâton. Au bout d’un mile, je suis à bout de force et j’ai mal partout. Je trouve un coin à peu près plat pour y installer ma tente. A chaque fois, le vent l’emporte alors qu’elle est fixée dans le sol avec des pierres sur les sardines. Psychologiquement et physiquement, je suis à bout. Je balance tout dans mon sac et me remets en route. Impossible de trouver de coin à l’abri du vent. Il est 19h30, le soleil se couche. J’arrive finalement au campement que tout le monde visait. J’ai marché 3 miles depuis le moment où j’ai essayé d’installer ma tente. Je suis à bout. Nous sommes 24 au campement ! Ce n’est pas un camping, juste un endroit perdu dans la nature où le sol est plat.
Je mange un peu de céréales, je bois deux chocolats chauds et je m’effondre dans ma tente. J’ai très mal aux pieds, j’ai marché 24 miles, soit 38km.
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