Résumé des derniers mois

En ces temps anxiogènes, les moments de nature se font rare.

En octobre dernier, alors que je passais du bon temps à l’air libre, oscillant un leurre en espérant pêcher un brochet, j’ai fait une malencontreuse chute. L’examen était sans appel : rupture quasi-complète d’un des ligament de la cheville droite.

Après une immobilisation de la cheville puis une rééducation, nous nous retrouvons en février où, lors d’une reprise progressive du sport, je me rend compte que mon amplitude de cheville est significativement réduite et qu’un blocage se fait douloureux à la marche. Un chirurgien spécialisé m’annonce une dure nouvelle : je suis atteint d’un conflit antérieur de cheville. Deux options s’offrent à moi; une infiltration pour tenter de calmer l’inflammation, mais dont le risque principal est son effet potentiellement éphémère, ou une opération pour retirer les fibres qui s’enflamment. Une longue réflexion plus tard et me voici dans le cabinet d’un médecin pour une infiltration.

Rapidement, je retrouve une bonne mobilité et une amplitude bien plus convenable. Il ne reste plus qu’à voir si c’est temporaire ou non. Comment ? En prévoyant une randonnée.

Avec deux amis, nous avions prévu de partir 3 jours dans les Ardennes française à l’occasion du week-end de Pâques. La veille de notre départ, le gouvernement mettait en place un troisième confinement. Gros coup dur pour le moral. Il fallait trouver une nouvelle date. Le week-end de l’Ascension était la meilleure solution. Aussitôt acté, nous avons posé notre vendredi pour partir 4 journées.

Dames de Meuse —  20km

Malgré les prévisions météo quelque peu chaotiques, annonçant pluie sans interruption pour l’entièreté de notre périple, nous nous sommes mis en route direction Les Mazures, perdant un compagnon de voyage pour des raisons de santé. A midi et demi, nous étions en route, Maxence et moi, sous une fine pluie.

Le début de cette première randonnée était assez simple; une balade dans les sous-bois de la forêt domaniale de Deville. Le sombre ciel et l’humidité omniprésente donnait à cette forêt une ambiance toute particulière rappelant beaucoup celle de la forêt interdite d’Harry Potter. Nous étions parfaitement seuls dans cette immensité verte dont le seul bruit était celui des gouttes de l’eau tombant des feuilles sur les mousses et épines de pins. C’était un spectacle particulièrement relaxant que nous apprécions tous deux tant que nous avons perdu de vue le tracé originellement prévu. Un rapide coup d’œil sur le GPS et nous voilà en direction du bon chemin.

Dans la forêt sous une petite pluie

S’en suit une longue descente sur un chemin boueux et glissant avant d’atteindre un espace où grandissaient de très nombreux petits sapins. Pas plus grands qu’hauteur d’homme, nous divaguions sur cette micro-forêt en devenir, comme absorbé par la beauté de ce paysage peu commun pour de parfaits citadins. Il n’en fallut pas plus pour que nous perdions à nouveau le chemin.

Nous sommes arrivés dans le petit village d’Anchamps, accueillis par un troupeau de chèvres et chevreaux fort heureux de nous voir longer leur enclot, alors que le soleil commençait à pointer le bout de son nez. Puis nous avons longé la Meuse, tantôt sous une pluie battante, puis sous un soleil de plomb, changeant les paysages du chaotique au féérique.

La Meuse sous le soleil
La Meuse pendant une météo peu clémente

Nous avions prévu de dormir au kilomètre 15,5 du sentier. C’était juste après une longue et raide montée. Montée pendant laquelle tant mon cœur, que mes poumons et que mes pieds ont souffert. Alors que la randonnée était plutôt calme jusqu’à maintenant, nous avons rapidement été confrontés à ce mur de 300m de dénivelé sur une pente bien trop abrupte. Le mouvement de marche sur terrain en pente entrainaient de nombreux frottements de avec mes nouvelles semelles orthopédiques, principalement au niveau des voûtes plantaires. Ces mêmes voûtes plantaires qui me causaient tant de soucis lors de mes aventures sur le Pacific Crest Trail étaient en train de préparer de grosses et profondes ampoules. Je ne pouvais malheureusement rien y faire et il était hors de question d’abandonner notre week-end évasion après une seule journée de marche ! J’ai donc poussé jusqu’au sommet.

Tout en haut de cette dure ascension, nous arrivions devant un superbe panorama de la vallée que nous venions de traverser. Les gros nuages gris ont laissé place à un beau soleil qui nous a réchauffé et a embelli l’environnement dans lequel nous étions. Nous étions épuisés malgré la faible distance parcouru, mais bien content d’avoir réussi notre objectif et de pouvoir nous prélasser sur le banc qui faisait face à la vallée de Laifour, que nous avions quitté une heure plus tôt.

Point de vue des Dames de Meuse

Nous avons profité du beau temps pour monter la tente, puis avons lancé, non sans peines, un petit feu. Les maigres braises que nous avons obtenus nous ont permis de faire chauffer un camembert déjà bien trop fait, et griller des poivrons. On est retourné sur le banc pour déguster ces mets, accompagnés d’une bonne bouteille de vin rouge, de deux bouteilles de bières, de chips et de guacamole sur du pain au céréales. C’était un repas 5 étoiles que l’environnement et l’effort nous ont permis d’apprécier à sa juste valeur.

Le ventre plein, nous avons profité du coucher de soleil puis avons rejoins notre tente pour y profiter des derniers instants de la journée dans cette forêt encore en plein éveil, dont la quasi-totalité des arbres étaient encore dépourvu de feuilles.

Un repas de maître en pleine nature

Se sentir confortable allongé sur le sol cela demande un certain entrainement. Je mis donc un peu de temps avant de m’endormir. Vers 23h30, un hululement juste au dessus de nos têtes est venu briser le profond silence de ce début de nuit. Puis, vers minuit et demi, la pluie pris le relai.

Au final, nous avons dormi jusqu’à 9h. Au petit matin, un snickers, un thé et nous reprenions la route. Il faisait frais et très humide mais la pluie s’était arrêtée. Nous avons suivi le chemin qui traversait la même forêt que la veille, toujours dans cette ambiance très sombre et relaxante. Nous avons manqué l’intersection et nous sommes à nouveau retrouvés perdus. Pour rejoindre le chemin, nous avons coupé à travers bois, évoluant sur un tapis de mousse et d’aiguilles de pins; une sensation très plaisante qui changeait de la boue jusqu’alors foulée.

De retour à la voiture après 5 petits kilomètres, nous nous sommes installés sur un banc pour grignoter, avons fait un ravitaillement en eau et nourriture, et nous avons roulé jusqu’au départ de la seconde boucle à quelques kilomètres de là.

Autour de Linchamps —  18km

Départ sous une fine pluie comme la veille, qui s’est ensuite transformée en grand soleil.

Nous suivions un petit cours d’eau avant de le quitter pour entamer une longue et très raide côte. Le rythme cardiaque s’est accéléré et nous nous sommes rapidement retrouvés à court de souffle. Toujours en forêt, nous n’avions aucune vue sur les paysages alentours. Mais une fois arrivé en haut, un point de vue sympathique sur la vallée était offert en escaladant un petit rocher. Nous avons profité pour y reprendre notre souffle et grignoter quelques barres chocolatées. Ce rocher nous offrait un point de vue surplombant une vallée intégralement boisée. Il était étonnement plaisant d’observer ces collines multicolores dont une bonne partie des arbres étaient encore dépourvues de feuilles.

Maxence profitant de la vue

Nous ne pouvions pas nous éterniser là et devions reprendre la route sur l’autre versant de la montagne que nous venions de monter. Nous sommes arrivés dans le village de Linchamps où nous avons profité d’un petit ruisseau pour nous rafraichir et laver nos pieds. J’ai profité de l’occasion pour mettre une bande adhésive sur mes voûtes plantaires pour y limiter les frottements en espérant que cela réduirait les douleurs. S’en est suivi une seconde montée pendant laquelle nous nous sommes motivés en passant de la musique sur une enceinte portable. C’est à coup d’électro et de psytrance, comme Vini Vici, Emok, Martin Vice & Off Limits – In & Out et Mandragora – Codeine, que nous mettions un pas devant l’autre jusqu’au sommet.

Petite marche parmi les sapins

Une fois n’est pas coutume, nous nous sommes à nouveau trompé de route. On a du revenir sur nos pas lorsque nous étions sur un large chemin de gravier qui descendait jusqu’au village. Nous descendions sur un autre versant de la colline, le long d’une route de terre très utilisée par des VTTistes, jusqu’à croiser la départementale pour monter à nouveau une abrupte pente qui longeait une falaise. La fatigue commençait à se faire sérieusement sentir et mes pieds à bruler. Maxence, lui, avait de plus en plus mal au dos à cause d’un mauvais réglage de son sac la veille. Pour nous motiver nous avons remis de la musique; Henrique Camacho – Contagiante, et tentions de marcher au même rythme. Il ne nous restait plus que deux kilomètres avant de completer la distance prévu pour la journée quand nous sommes enfin arrivés sur du plat.

Nous étions à bout de force et des courbatures se réveillaient chaque heure un peu partout dans nos corps; fessiers, quadriceps, épaules, mollets… Aucun membre n’était laissé à l’abandon. Si bien qu’une pause s’imposait. Au détour d’un virage, nous trouvions des arbres fraîchement coupés et nous installions sur les rondins pour une séance d’étirements, et pour grignoter quelques fruits secs. Entre temps, le ciel s’est largement découvert laissant le beau vert de la nature reprendre vie.

Nous sommes arrivés au sommet de cette dernière montée et commencions à chercher un coin pour y installer notre tente. Une bifurcation semblait nous emmenait dans une clairière et nous a tout de suite attiré. On s’en est approché pour découvrir une petite étendue d’herbe parsemée de rares arbres et, au bout de cette clairière, une large cabane ouverte. Les murs étaient couverts de bûches sèches à bruler et à l’intérieur se trouvaient 12 demi-barils convertis en barbecue. C’était une très grande cabane de chasseurs avec un certain confort que nous allions apprécié; des tables, des chaises, des grilles pour le bbq…

Notre tente sur le côté de la clairière

On a installé la tente un peu plus bas, sur le bord de la clairière et nous nous sommes allongés sur nos tapis de sol pour profiter des rayons du soleil et du calme de cet environnement. Pas un bruit ne prenait le dessus sur le léger bruissement des feuilles au gré du vent. Quand tout à coup, un bruit de moteur venait gâcher ce bruit blanc.

Une grosse jeep s’est garé à l’entrée de la clairière. D’elle, un homme et un chien en sont sortis et ont marché dans notre direction. À dormir dehors en plein couvre-feu, bien qu’en pleine nature, nous prenions des risques, et nous étions probablement sur un terrain privé; pas le choix, il faut être avenant et montrer que nous sommes respectueux du lieux et que nous cherchons juste à passer un moment agréable en nature, loin du brouhaha incessant des villes.

Arrivé à notre hauteur, nous saluons chaleureusement cet homme et son chien. Il portait un insigne sur le torse : Lieutenants de louveterie. Tout de suite, nous demandons si ca ne dérangeait pas que l’on installe la tente ici, précisant bien que nous ne laissions aucun déchets sur place. Pas même le papier toilette que nous utilisions ! Il répond qu’il n’y voit pas d’inconvénient tant que nous ne dégradions pas les lieux. Il nous aurait vu passer plusieurs fois sur la journée et voulait s’assurer que nous avions un comportement irréprochable. À priori satisfait de ce qu’il avait vu, nous avons pu discuter quelques instants de la forêt dans laquelle nous étions, de son travail, et des deux journées de randonnée que nous venions de boucler. Nous lui avons proposé un verre de bière qu’il a gentiment refusé avant de reprendre la route.

Nous étions rassurés et avions même eu son autorisation pour déclarer un feu dans un bbq de la cabane. On voulait profiter un maximum du soleil et avons lancé un épisode du podcast C’est encore loin? nous contant la magnificence des paysages Islandais, donnant même des envies de voyage à Maxence. Quand vint la pluie, nous nous sommes abrités et avons allumé un bon feu. Nous avons fait griller quelques saucisses végétariennes que nous avons plongées dans un ramen bomb. Les plus assidus d’entre vous doivent se souvenir du Pacific Crest Trail quand je préparais ce genre de plat. Pour rappel, il s’agit de ramen (nouilles chinoises) dans lesquels on vient ajouter de la purée de pommes de terre en flocon. C’est un délice riche en calories, une extase pour des papilles d’aventurier ! Maxence avait aussi ramené quelques ravioli à l’aubergine que nous avons dégusté en apéritif.

Repas autour d’un feu de bois

Nous avons finalement veillé jusqu’à presque minuit, enchainant bûche sur bûche pour nous réchauffer tout en alternant musique et silence. Enfin, nous nous sommes couchés, exténués de cette journée de marche mais fort heureux d’avoir passé un moment si relaxant.

La nuit fut mouvementée tant par le vent que la pluie mais la fatigue m’aura rapidement rattrapée. Au petit matin, nous avons profiter du ciel quelque peu découvert pour tout ranger et nous remettre en route. Il ne nous restait plus que de la descente pour rentrer à la voiture et nous diriger vers la dernière randonnée.

Vous imaginez bien que l’on s’est trompé de route… 3 fois ? Après moultes détours et approximations en regardant la carte, nous sommes de nouveau arrivés à la voiture, quelques minutes à peine avant une grosse averse. Là, nous avons à nouveau grignoté puis repris la route vers Vresse-sur-Sémois en Belgique, à quelques minutes à peine de la frontière française.

Vresse-sur-Sémois — 18km

Nous avons garé la voiture sur le petit parking du Centre d’Interprétation d’Art de Vresse-sur-Sémois, non loin de nombreux restaurants. Après près d’un an sans manger en terrasse, il était bien tentant de s’octroyer ce petit plaisir mais nous n’avions prévu de ne le faire qu’au moment du retour. Il nous restait encore un bon 10 kilomètres à faire sur la journée. On a d’abord marché le long d’une départementale avant de bifurquer sur un chemin bien étroit et beaucoup trop vertical.

Montée à la sortie de Vresse-sur-Sémois

La pluie s’est intensifiée aussi vite que nos cœurs ne sont montés en fréquence sur ce mur que nous gravissions. Légèrement couverts par la maigre canopée, nous prenions tout de même la saucée à chaque coup de vent qui remuait les feuilles gorgées d’eau.

Après une descente en dents de scie, nous arrivions aux abords d’un petit cours d’une eau si clair que l’ont voulait s’y baigner. La température extérieur n’étant pas favorable à ce genre de pratique, nous nous sommes contentés de nous débarbouiller le visage et avons profités de ce cadre zen pour grignoter un peu.

De retour sur le sentier, il nous fallait à nouveau monter, monter et encore monter jusqu’à atteindre le sommet de la colline, endroit où le sentier sortait de la forêt pour nous proposer de traverser des pâtures. Ce changement de paysage était fort appréciable mais la pluie, redoublant d’intensité, rendait cette section difficile. Le vent s’est levé, fouettant nos visages de pleine face avec les grosses gouttes qui tombaient du ciel. Nous étions intégralement trempés et le moral en a pâti. À la petite pause que nous nous sommes accordés sous le premier arbre venu, nous nous refroidissions et devions reprendre la marche pour ne pas tomber en hypothermie.

Conditions misérables pour de la marche entre des champs

C’est au moment de retourner dans les bois que la pluie s’est arrêtée. Quel mauvais timing nous venions d’avoir !

J’avais hâte, très hâte, d’arriver au campement pour me mettre à l’abris sous la tente et enfiler mes vêtements de nuit, secs. Mais il nous fallait encore marcher un peu. Nous sommes arrivés sur les bords de la Sémois, une large rivière où quelques motivés pratiquaient du kayak, et commencions à chercher un endroit plat où y installer notre tente. Après quelques recherches, je fini par me rendre compte qu’à 300m de l’endroit où nous pensions nous installer, il y avait un camping. Et pourquoi pas, après tout, se prendre une nuit dans un camping ?

Nous avons donc continué notre marche jusqu’à atteindre un vaste terrain dans lequel, à l’extrémité la plus proche de la route, se trouvaient une tonnelle, quelques tentes et une dizaine de jeunes. C’était l’endroit parfait pour que l’on s’installe, à l’autre bout du terrain ! Mais nous devions d’abord passer au secrétariat du camping pour payer notre emplacement. Nous avons donc continué la route jusqu’à arriver au bureau, fermé. J’ai appelé le propriétaire qui nous a indiqué un prix légèrement supérieur à celui affiché, et qui nous a invités à trouver un emplacement le long de la rive. Nous comptions lui déposer l’argent le lendemain en repartant car il n’était pas disponible de l’après-midi.

En longeant la rive, nous ne trouvions aucun espace un peu reclus comme nous venions d’en voir une centaine de mètre avant. Ne voulant pas déranger les campeurs et caravanes avec notre musique, nous préférions retourner au premier terrain. Avant même que nous ne puissions sortir notre tente, une violente pluie s’est abattue sur nous ! On s’est abriter sous la toile imperméable de la tente que nous tentions lamentablement de faire tenir avec nos bâtons de marche. C’était un moment assez fun qui nous a fait oublier l’état misérable dans lequel nous étions après cette journée de pluie.

Sous notre abris de fortune

Profitant d’une petite accalmie, nous avons monté en deux-deux la tente à l’autre bout du terrain. Une des jeunes qui s’abritait sous la tonnelle est venue nous voir, un verre à la main pour nous préciser que nous étions sur un terrain privé. Nous étions confus ! Ce terrain ne faisait à priori pas parti du camping. Elle nous a affirmé qu’elle ne voyait aucun inconvénient à ce que nous restions là; eux avaient déjà payé pour s’installer là et ils n’avaient pas besoin de tant d’espace. Elle nous a tout de même mis en garde : ils avaient une grosse enceinte et faisaient des fêtes jusqu’à pas d’heure pendant tout le week-end. J’ai tenté de nous faire inviter à leur soirée mais en vain. Pas grave, nous allions faire notre propre veillée !

Le temps s’est enfin dégagé et nous avons pu faire vaguement sécher nos affaires. On s’est installé sur notre tapis de sol, à l’extérieur et nous avons dégusté un succulent vin rouge tout en écoutant de la musique. Nous avions aussi prévu quelques chips et cet apéritif improvisé, au bord de l’eau, entourés de falaises, nous donnait du baume au cœur. Les muscles se refroidissants, nous étions tous deux cassés de courbatures et chaque mouvement nous demandait un effort considérable. Pour nous remotiver à bouger, j’ai passé quelques titres de hardcore, comme Zyklon – Messed Up. Le son de l’enceinte à fond nous sautions comme des dégénérés sous le regard du groupe d’amis et d’une partie du camping. Nous aussi savions faire la fête !

Nos musiques semblaient plaire au groupe de jeunes dont la fille nous avait fait un pouce en l’air lors d’un titre d’électro. Ce n’était à priori pas trop le cas des autres campeurs qui nous défiguraient de loin. Pour leur plus grand bonheur, l’enceinte s’est vidée de sa batterie. La soirée s’est donc terminé avec les haut-parleurs du téléphone.

Nous nous sommes couchés aux alentours de 23h, alors que la musique de nos distants voisins raisonnait sourdement dans la vallée. Nous nous attendions à ne pas savoir dormir à cause de leur enceinte mais c’était au final assez doux et pile dans ce que nous apprécions musicalement parlant. Mais ce n’était à priori pas le cas de tout le monde.

Alors que nous étions tous deux sur le point de nous endormir, un cri venant du camping vint briser le boum-boum bien rythmé : « OH ! BAISSEZ LA MUSIQUE ! » En plein milieu des deux partis, nous rigolions. Si nous, en tente et bien plus proches, n’étions pas dérangés, c’était un peu fort de café de la part des autres, en camping-car, de râler de la sorte.

En pleine nuit, je me suis réveillé deux fois pour faire mes besoins. Quelle ne fut pas mon étonnement quand, ouvrant la porte de la tente, j’aperçois une bataille de phares entre le camion des jeunes et une voiture du camping. Tous deux s’attaquaient de pleins-phares en criant. Je n’arrivais pas à entendre ce qu’il se disait tant il pleuvait mais j’étais amusé de la situation.

Au petit matin, les jeunes avaient fini leur fête dans un certain chaos. Leur tonnelle ne tenait plus debout, le feu toujours fumant à l’intérieur, et des caisses entières de bières étaient entreposées dans un coin du camp maintenant si calme. N’ayant pas dormi dans le camping, nous ne sommes pas aller payer notre place. Espérons que le propriétaire ne pense pas que l’on ait fraudé.

Chemin de forêt très humide

On traverse le camping encore très silencieux, puis prenons le pont qui passait de l’autre côté de la rivière, avant d’entamer la dernière montée de notre week-end, toujours aussi raide que les autres. Après quelques minutes de marche, nous arrivions à un point de vue où était érigé une tour en acier sur laquelle nous pouvions monter. En haut, nous avons eu droit à un angle parfait pour admirer toute la vallée où nous avions passé la nuit. Mais la pluie s’est de nouveau montrée nous obligeant à reprendre la marche.

Vue de la ville de Membre

Deux kilomètres avant la fin de notre randonnée, nous avons bifurqué sur la promenade des légendes de Laforêt où sont installées divers œuvres d’art représentant des personnages de légende dont la Dame Blanche et le Loup Garou. On y a même trouvé un crocodile sur lequel je m’y serai cru Napoléon. Enfon, nous avons rejoint la voiture, encore une fois bien mouillés.

Baptiste Ier sur son crocodile

Restaurant

Après un week-end humide d’au moins 60km (dur de savoir précisément vu le nombre de fois où nous nous sommes perdus !), nous avons profité d’un restaurant à Vresse-sur-Sémois où j’ai pu savourer un succulent hamburger bien mérité !

Le hamburger en terrasse, bien mérité après ces quelques jours de marche

Initialement, il était prévu une quatrième boucle. La météo n’étant pas clémente, mes pieds étant devenu très douloureux à cause des ampoules, et notre forme physique ayant pris un grand coup, nous avons préféré la laisser pour une autre fois. c’était néanmoins un week-end d’évasion et d’aventure fort plaisant ! Et j’en avais besoin. Tant psychologiquement pour décompresser, que physiquement pour tester ma cheville.

Ma cheville ne m’a aucunement fait défaut ! Pas une douleur, pas une gêne, ni une fatigue prématuré. C’est très rassurant pour la suite et j’en suis profondément soulagé.

Ma première impression sur les Ardennes est plutôt positive. C’est vallonné juste ce qu’il faut pour être challengeant et offrir de belles vues, et ce sont de grandes et belles forêts qui nous sont offertes à perte de vue. J’y repasserai sans doutes une prochaine fois !

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