Du mile 835 au mile 855

Debout à 6h pour un départ à 6h30. On commence par 400m de dénivelé afin d’atteindre Muir Pass, le col le plus compliqué du PCT. Très vite, Scrambler et moi nous perdons dans la nature. Impossible de retrouver le trail ! Il y a tellement de neige que le sentier est introuvable ; il y a juste des traces de pas dans tous les sens. On s’oriente vers Muir Pass et on marche, dans la nature. On doit escalader des rochers, grimper sur des murs de neige sans crampons, traverser des rivières… Sur la route, je trouve des oignons sauvages que je cueille pour plus tard. Puis je fais mes besoins et je perds Scrambler. Quand je retrouve Scrambler, je me rends compte que j’ai perdu mes lunettes de soleil…

On retrouve enfin le trail ! De l’autre coté d’une rivière… Pas le choix, il faut traverser. On retire nos chaussures et chaussettes et c’est parti. L’eau était glaciale. C’était extrêmement douloureux ! Probablement la pire douleur que j’ai pu ressentir jusque là. On marche donc nos pieds se gonflent de sang, et les tremper dans l’eau glaciale provoque l’inverse. J’ai même du marcher pieds nus dans la neige pour rejoindre le trail.

Après tant de douleur, une petite douceur : un Kitkat. On continue notre aventure. Les traversées de neige sont très compliquées : d’une part parce que ça glisse et parce que l’on s’enfonce, d’autre part parce que je n’ai plus de lunettes de soleil. Mes yeux fatiguent très vite. On monte une paroie de neige abrupte et on arrive finalement au sommet de Muir Pass ! Il y a un joli petit abri en pierre si jamais on souhaite dormir au sommet. Une ranger arrive et nous dit que lorsqu’elle nous a vus hors trail, elle s’est assise et nous a observés en se demandant comment on allait rejoindre le chemin.

On entame la descente. 4 miles de neige ! C’est très dur et épuisant de marcher dans la neige, surtout sans lunettes… Au bout d’une heure, je n’ai absolument plus de force. Je marche très lentement. Je fini par ne même plus avoir la force de porter mes bâtons. Je les range, et j’attache mes mains aux sangles de mon sac. Je marche, lentement, n’évitant même plus les flaques d’eau. Je traverse plusieurs pont de neige (plaque de neige sous laquelle passe une rivière ; peut s’écrouler a n’importe quel moment) puis une grande rivière et je fini par m’arrêter au bord d’un lac. Je fait revenir les oignons, je prépare une semoule avec des raisins secs et je mange le tout.

Je fais aussi l’échange de deux barres chocolatées contre une barre énergisante que je ne mangerai finalement pas aujourd’hui, puis deux autres barres pour recharger mon téléphone de 20% afin de pouvoir continuer a pendre des photos. Après avoir mangé, j’arrive a marcher a 4 miles par heure ! Depuis ce matin, je n’avais pas très faim. J’ai eu peur, car je ne traite pas mon eau dans la Sierra, et la giarda provoque un manque d’appétit, un manque de force, des nausées et une diarrhée pendant 1 semaine. J’avais quand même mangé un peu ce matin néanmoins ce n’était pas suffisant.

On descend 1300m dans la vallée. On arrive devant Evolution Creek, la traversée de rivière connue sur le PCT pour être l’une des deux plus délicate. Parfois, l’eau arrive jusqu’à hauteur de la poitrine, néanmoins un hiker nous a montrer un endroit où il n’y a de l’eau que jusqu’à hauteur de genoux. Je traverse donc sans soucis cette rivière d’une vingtaine de mètres de large. Pas facile de marcher toute la journée les pieds trempés et congelés…

Je me suis mis a marcher plus rapidement après cette traversée car je voulais faire 8 miles avant la tombée de la nuit. Au plus je marchais aujourd’hui, au plus je pourrai m’approcher de Vermillon Valley Resort (mon prochain ravitaillement et zero) demain et au moins j’aurai de mile a faire le lendemain pour arriver au bateau qui traverse le lac jusqu’à VVR. Il n’y a que deux horaires : 9h30 et 16h30. J’aimerai avoir celui du matin ! Je descend donc, très vite, malgré mes pieds qui commencent a me faire mal.

Il y avait une probabilité de 20% d’avoir un orage aujourd’hui. Ça n’a pas manqué. Alors que je descendais, un gros orage s’est déclenché, suivi de rafales de vent et d’un mélange entre pluie et grêle. Je m’arrêterai finalement au bout de 5,5 miles. Je suis trempé…

Je monte vite fait ma tente et me réfugie en dessous. J’ai la mauvaise surprise de voir que tous mes vêtements pour la nuit sont trempés. Merci les stuff sack pseudo-imperméables. Cette nuit, je risque d’avoir froid.

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